En principe ce sont les anniversaires que l’on arrose, donc pour la Montlhérienne, la randonnée caritative organisée par l’association la Tomate contre la Dystonie, c’est l’an prochain pour la 20ème édition ; mais le ciel en a décidé autrement en anticipant d’une année et c’est donc bien souvent sous la pluie et/ou le vent que les cyclos ont pédalé en ce début mai.
Pour des raisons de disponibilité d’hébergement durant le WE du 8 mai, la randonnée avait été avancée d’une semaine et le parcours également profondément remanié. Le choix de Romorantin comme première ville étape a fait grand plaisir à notre capitaine de route à l’arrière, Jean Marie Derenty : un retour au pays de son enfance. Par contre le choix de l’étape finale a été un casse-tête pour les organisateurs Serge et Raymonde. La première option, Cadouin, dans une région certes pittoresque mais accidentée, ne répondant pas à nos besoins d’hébergement a dû être abandonnée, et tant mieux pour nos jambes, pour se retrouver à Villamblard. Le décor du parcours est planté avec le passage incontournable à Saint-Junien, la traversée de l’Indre et Loire où le peloton est toujours si bien accueilli et à Beaumont Saint-Cyr où la randonnée a ses habitudes.
Charles peut se connecter sur openrunner pour nous tracer les parcours et de mon côté je prends contact avec les clubs cyclistes des villes traversées pour trouver les lieux des collations. A Méréville : – plus de club cyclo -mais les « Amis de la Bonne Cause » et son président Serge Ducloux, par qui en plus l’association pourra obtenir gratuitement du cresson pour la caravane, la collation sera offerte par le Lions Club d’Etampes. A La Ferté Saint Aubin, nous rencontrons lors d’une reconnaissance du parcours le Président du Cyclo club Fertésien, Jean-Michel Matifat. A Romorantin c’est bien sûr Jean Marie qui se charge de prendre contact avec Pascal Charluteau, le Président de Sologne Cyclotourisme pour organiser un point de vente ; Jean Marie en profite pour affiner un parcours de découverte de sa ville natale. Les contacts pour les arrêts en Touraine ont été initiés dès le mois de septembre lors du Tour d’Indre et Loire d’abord avec la Présidente du Codep Marie-Jo Duboël, et avec les Présidents de l’Arca Gérard Ledru pour Amboise et de l’association cyclo Descartes Jean-Yves Pellault. Dans la Vienne, c’est Claude Métois le Président du Cyclotourisme Chauvigny qui nous accueillera et pour finir en beauté dans le Périgord, Toto le fidèle Président du Copo propose une collation à Atur. Les collations en Haute Vienne restent assurées par les Lions locaux de Bellac et de Châlus. Ils méritent tous d’être cités pour leur disponibilité et leur générosité.
La renommée de la Montlhérienne n’est plus à faire et le succès des deux dernières éditions a suscité de nouvelles vocations au sein des clubs comme ceux de Château-Landon, Massy-Palaiseau ou Athis-Mons : dès le mois de décembre, nous avons déjà recensé plus de 70 cyclistes intéressés. A la mi-janvier les 65 places disponibles sont prises en une semaine et une dizaine de candidats mis en liste d’attente ; 5 d’entre eux seront repéchés suite à des désistements. En 3 ans de temps, après le Covid, le peloton a été totalement renouvelé : il ne reste que # 20 des anciens et il s’est féminisé avec la présence record de 12 cyclotes.
La randonnée débute le mercredi 1er mai sur la Place du Marché de Montlhéry où nos bénévoles de la Tomate contre la Dystonie ont dressé les étals bien garnis de tomates, de fraises de Marmande, d’asperges du Maine et Loire,… de vin de Touraine et de cresson de Méréville ; Tous ces approvisionnements ont été orchestrés par le Président délégué de l’association Jean Pierre Mougin; au passage un grand merci au cyclo Gérard Manceau, un intermédiaire efficace.
Une marche organisée par les associations montlhériennes de la Gymn V de Joêlle Navez et du Tai Chi de Jean Marc Gauthier anime le stand de vente sur la Place du Marché et contribue aux dons pour la recherche médicale. En fin de journée les premiers cyclos arrivent et nous rejoignent à la Maison des Associations pour un pot d’accueil : occasion de faire la connaissance de quelques nouvelles têtes : Elisabeth, Eliane, Maryvonne, Bernadette, Claude, Pascal, Jean Claude…
Jeudi 2 mai : 1ère étape 185 Km de Montlhéry à Romorantin
Le départ a lieu comme l’an dernier au Parc de la Souche, au pied de la Tour de Montlhéry : dès 6h15, les cyclos se pressent dans le parc pour les ultimes préparatifs : préparation des vélos, stationnement des voitures et chargement des bagages dans le véhicule Iveco prêté par la société « Le poids lourd 91 »: nos cyclos retrouvent leurs deux dévoués bagagistes, Christine et Yves. Une première collation en partie offerte par La Margotine avant le départ à 7H 30 précises. Le peloton s’élance encadré par les 4 motards de MEST avec en tête la voiture ouvreuse et ses pilote et copilote Alain et Chantal et en queue le minibus balai avec au volant Patrick Respault et Joël Wils (merci à l’ancien pilote Philippe Patault pour les services rendus). Comme tous les ans les tablettes avec les parcours ont été installées dans les véhicules par l’ingénieur et doyen Michel Perfetti.
La météo est, disons, incertaine et la journée sera marquée de bruines le matin et d’averses plus tard ; routes humides qui facilitent les crevaisons : 1ère victime Charles ; la réparation lors de la collation à Méréville fait long feu et Charles inaugure le minibus. Première collation et aussi premiers discours et photo avec les autorités locales et en présence du Gouverneur Ile de France du Lions Club International. Un arrêt « technique » non maîtrisé, une réparation trop longue, le peloton prend du retard, retard qui sera aggravé par la chute de Pascal Gillet. Un peloton qui, hélas, ne roule pas bien en ligne causant des freinages qui se répercutent de plus en plus fort vers l’arrière du peloton et c’est l’accident qui va se révéler plus grave : Pascal va continuer toute la randonnée dans le minibus !
La Petite Tablée nous offre un excellent déjeuner, rapidement servi, à Fay aux Loges. A l’arrivée à La Ferté Saint Aubin sous la pluie pour la collation, Pierre et Jean Marie à l’arrière du peloton ratent la bifurcation à gauche et se perdent dans la ville : le redémarrage est lent, encore un peu de temps perdu !
A Romorantin, nous sommes attendus pour une photo devant la Halle par notre correspondant Pascal Charluteau, des autorités locales, de représentants régionaux de notre principal sponsor La France Mutualiste et aussi une dame qui a bien connu « Mimile » le père de Jean Marie. On a droit à un article dans la Nouvelle République. Hébergement très correct à Ethic Etapes : on se rabat sur la bière pression du bar, faute d’avoir eu le temps d’ installer notre pompe à bière.
Vendredi 3 mai : Romorantin – Beaumont St-Cyr : 193 KM
Le soleil est revenu, mais le vent est toujours de face. Un des motards n’est pas prêt, le peloton part déjà avec ¼ h de retard. Parcours agréable sur les routes boisées de la Sologne. Une route barrée que nous décidons d’emprunter après bien des hésitations. La déviation mise en place à Souvigny de Touraine comporte un « coup de cul » que je négocie mal : petite chute sans gravité. Des cyclos de Veigné nous rejoignent en supporters de leur collègue de club Bernadette. Le peloton ne trouve pas tout de suite l’emplacement de la collation dans l’Ile d’Or à Amboise où nous attendent des cyclos de Cinq Mars La Pile avec bien sûr leur Président Régis Bonneau. Ces aléas n’ont pas amélioré nos horaires !!
Direction Loches sur des routes très vallonnées, un vent qui se renforce sur une large3 voies : nous arrivons au centre Aquilon avec plus d’une 1/2h de retard (merci au personnel d’Aquilon pour leur compréhension), accueillis par la Présidente du Codep37, Marie-Jo : petit discours, apéritif offert, interviews et photos de la presse locale, bon repas ; c’est super, sauf pour le planning.
Nous repartons renforcés par quelques Cyclos Randonneurs Chinonais autour de leur Président. Les 40 km qui nous séparent de Descartes sont difficiles pour plusieurs cyclos (dont je fais partie) : le peloton s’étire. Heureusement à l’arrière, il y a quelques dévoués pour pousser les retardataires : parmi ces bonnes volontés il y a le »Stanny 2024 », rien à voir avec le Stanny de l’année précédente qui avait passé son temps dans le minibus ; en récompense, et au vu des pouvoirs que je me suis attribué, je le promeus capitaine. Quel accueil et quelle collation à Descartes ! digne du Tour d’Indre et Loire ; le Président local Jean-Yves Pellault retrouve son premier ministre Casteix (Jean Pierre de prénom).
Il reste 55 Km et surtout près de 500 m de dénivelé pour atteindre Beaumont Saint-Cyr : avec un autre Jean Pierre (Lescouezec) je jette l’éponge et nous montons dans le minibus qui affiche complet et surtout j’avertis Philippe, le trésorier de l’association, que vue l’heure le peloton ne pourra pas faire l’escapade vers l’épicier de Beaumont qui a accepté un point de vente de nos tomates dans son magasin avec en prime un article élogieux dans la Nouvelle République.
Accueil agréable à l’Ethic Etapes, malgré notre retard et si la pompe à bière n’a pas eu le succès escompté avant le diner, nos amis du club de Brétigny vont vider le fût avant de se coucher !!
Samedi 4 mai : 167 Km de Beaumont à Saint-Junien, mais 1721 m de dénivelé annoncés
Un temps de chien pour démarrer la journée : pluie drue et vent glacial ; Guy du CS Brétigny a pris froid hier et rejoint la voiture ouvreuse Comme depuis deux ans, je propose au doyen Michel de prendre la tête du peloton pour ce début d’étape accidenté, en régulant la vitesse sur l’indicateur de vitesse ascensionnelle de son compteur. Mais c’était sans compter sur l’indiscipline du peloton en « meute » derrière nous deux ; je pousse une gueulante, mais patatras c’est la patte de mon dérailleur qui cède : direction le minibus rejoint par Michel frigorifié ; nous sommes déjà 5 dans le minibus en plus des deux chauffeurs. Christian dans le minibus depuis la veille me propose de reprendre la route sur son vélo : un grand merci à mon sauveur Christian.
A La Puye, des cyclos du Cyclotourisme Chauvinois rejoignent le peloton pour nous guider dans la traversée la cité médiévale de Chauvigny et nous faire découvrir son riche patrimoine : peine perdue avec la pluie et la brume. La collation est offerte au camping de la Fontaine ; je n’en profite pas, trop occupé à m’adapter au vélo de Christian. Manœuvre périlleuse du minibus, dépannages de vélo, le redémarrage de Chauvigny s’éternise !
Le parcours est pittoresque le long d’une Vienne grossie par les pluies jusqu’à Lussac-les-Châteaux ; le relief reprend pour atteindre L’Isle Jourdain, mais le plus dur est à venir avec plus de150 m de dénivelé sur les 10 Km jusqu’à Mouterre sur Blourde. Le peloton a explosé et même après un regroupement, nous arrivons dispersés et trempés à la pause déjeuner. Nous y sommes attendus par Didier Roy et les cyclos de Saint-Junien et leurs compagnes : si certains sont venus sur leur vélo, la plupart sont en voiture ! Comme d’hab. un excellent repas, pris cette fois pas à l’extérieur mais dans le restaurant et sa salle annexe, cheminées allumées pour sécher nos effets.
Nous perdons beaucoup de temps à nouveau au redémarrage pour des raisons de réparation de vélos. Rien à signaler, ou je ne m’en souviens plus, pour rejoindre Bellac où nous sommes attendus par le fidèle Jean Pierre Maugein et le Lions Club local: le parcours est toujours accidenté, les pousseurs sont à l’œuvre à l’arrière et il pleut toujours. Le minibus est complet, la voiture ouvreuse, la voiture de Direction sont remplies : à Bellac, nous faisons appel à la voiture de Marie-Thérèse Airaud du Lions pour libérer de la place dans le minibus et je convaincs Charles de continuer sur le vélo avec moi : car ce qui attend le reste du peloton ce sont les Monts de Blond et sa montée sur 12 Km pour atteindre Cieux. Philippe (Bonnard) est très vite à la peine et doit s’arrêter avec en plus une petite chute qui ne sera pas sans conséquence le lendemain pour son vélo : comme pour moi, patte de dérailleur cassée !
Ce sera le seul nouvel abandon avant d’arriver à l’Hyper U de Saint-Junien avec pot d’accueil et photo dans le hall du magasin. Jean Marie Lagorce du Lions Club de la ville est bien sûr sur place avec toute son équipe. Pas le temps de s’attarder, nous approchons les 20h et nous avons froid. Direction le lycée Paul Eluard pour la soirée étape : Rangement et un peu d’entretien des vélos dans le couloir (mon vélo est cannibalisé pour des pièces de rechange !),une pression (bière) pour se réchauffer. Attention avec l’humidité ça glisse : méchante chute de Gérard du Club de Château-Landon qui ne pourra pas reprendre la route le lendemain. Buffet offert par l’Hyper U.
Dimanche 5 mai : 170 Km de Saint-Junien à Villamblard et toujours autant de dénivelé
Bernard, bien que secoué par sa sœur Chantal et le beau-frère Claude, est attendu 10 mn pour la sortie du Lycée ! Petit déjeuner traditionnel et copieux offert par le Lyons à la mairie de Saint Junien. 5 mai, date anniversaire de la mort de Napoléon : Jean Michel a revêtu le maillot de circonstance et d’un geste affectueux pince le lobe de l’oreille de Stanny le capitaine des Troupes. Le départ est donné par Didier direction Châlus avec # 500 m de dénivelé. Bien conduit le peloton reste groupé à une vitesse moyenne de 20 Km/h (loin de la consigne des 22,5 !). Les cyclos du club de Châlus nous rejoignent emmenés par leur sympathique Président (un gars de 45 comme moi). A l’entrée de Châlus avant de rejoindre la Place Cardailhac, openrunner nous a fait un caprice avec une déviation par le cimetière communal.
Après la généreuse collation, nous rentrons dans le Périgord vert qui mérite bien son nom : petites routes pittoresques bordées de plans d’eau comme ceux de Mialet , mais assorties de petites côtes (30 à 50 m, mais avec des pourcentages parfois proches de 7 à 10 % !) ; la vitesse moyenne reste calée sur 20 Km/h. Pause déjeuner à l’auberge de La Sobronade à Vaunac : un repas exquis, mais qui prend du temps.
Météo France m’avertit d’un risque d’orages violents sur la région et la pluie nous rejoint avant Périgueux : il faut s’arrêter pour « bâcher ». Pressé par les retards je donne le signal de départ sans m’apercevoir que plusieurs cyclos attendus par Jean Marie ne sont pas prêts : le peloton se scinde pour la traversée de Périgueux, les abandonnant avec le minibus sans motard, et donc en principe respect du code de la route. Le parcours proposé par Toto passe par la magnifique Cathédrale Saint Front ornée de ses coupoles, mais pas le temps de contempler.
La collation à Atur offerte par le Copo se mérite : 150 m à grimper sur moins de 5 km avec des pourcentages de 10 % : je finis à pied avec d’autres ! Il reste un dernier tronçon tracé par Toto pour l’arrivée finale au centre de vacances de Villamblard à travers une région verdoyante. Plusieurs participants nous félicitent pour le parcours de la journée. Attendus par quelques épouses ou mari de cyclos, nous arrivons à Villamblard un peu avant 20 h !! Le temps presse : la pompe à bière n’a pas grand succès, la photo de groupe avec la France Mutualiste est incomplète, il faut vite passer à table pour une paella qui nous requinque. Consolons-nous : nous avons évité le pire avec l’orage qui a ravagé le Bergeracois ce dimanche après-midi.
La soirée se termine avec un bon moment de détente animé par le duo de troubadours : on chante, nos cyclotes dansent, Stanny nous montre son talent, et bien sûr « Les Corons ».
Je ne voudrais pas clore ce reportage sans parler de chacune de nos féminines : D’abord la fidèle Sylvie qui en est à sa 14 ou 15ème participation, Patricia courageuse avec son doigt cassé, la Reine de la ruche Martine toujours en tête de peloton, Valérie et Nathalie attachées à notre cause depuis les Retrouvailles de 2021, Colette qui a raté l’édition 2023 mais elle s’est rattrapée en venant cette année avec son amie Joëlle, Maryvonne, amenée par Marco, qui a serré les dents mais a tenu jusqu’au bout, Dominique du club de Château-Landon entourée par 4 de ses collègues de club, Elisabeth à l’accent du Sud-Ouest, les tourangelles Bernadette et Eliane convaincues par Charles et Jean Marie. Et j’ajouterai la copilote de la voiture ouvreuse Chantal.
Vos nombreuses réservations dans le car des cartons de vin et des cagettes de tomates vont permettre à la caravane des bénévoles de l’association de solder le stock des produits et ainsi contribuer au don final pour la recherche.
Un grand bravo à chacune et à chacun pour votre implication, votre convivialité et surtout votre courage face au vent et sous la pluie, qui ont contrarié le succès de cette 19ème édition de la randonnée de La Tomate contre la Dystonie. Un grand merci à toutes celles et tous ceux qui n’étaient pas sur le vélo mais qui se sont dévoués, aux capitaines de route qui se sont relayés pour nous permettre de pédaler en toute sécurité. Les accueils reçus, la présence d’autorités locales, de notre sponsor la France Mutualiste, les ventes, les dons nous prouvent que la 19éme édition a atteint son objectif : « Créer l’évènement qui suscite la générosité ».
Quelques chiffres pour conclure :
- Jour 1 : 187 Km, dénivelé : 1016 m, vitesse moyenne : 23,27 km/h
- Jour 2 : 200 Km, dénivelé : 1396 m, vitesse moyenne : 21,66 km/h
- Jour 3 : 177 km, dénivelé : 1683 m, vitesse moyenne : 19,9 km/h
- Jour 4 : 170 km, dénivelé : 1741 m, vitesse moyenne : 20,64 km/h
En exploitant ces données, nous avons dès à présent émis plusieurs recommandations pour la 20ème édition. Au plaisir donc de se retrouver l’an prochain.
Yves Blondiaux
Vice-Président de La Tomate contre la Dystonie
Membre bureau du Club de Cyclotourisme de Linas Montlhéry